Crises au Burkina Faso : des millions de familles sont en danger

Ce texte a été rédigé par Elisa Epis, Yee Fung Ka et Léa Jusseau de la 3ème du lycée Michel Rodange. Ce groupe de jeunes correspondants a pu s’entretenir avec Monsieur Didier Kiénou, représentant national de l’ONG « Le soleil dans la main » au Burkina Faso, à Ouagadougou.

Depuis 2014, le Burkina Faso fait face à une série de crises, notamment l’insurrection populaire d’octobre 2014 et, à partir d’octobre 2015, de terribles attaques terroristes, dangereuses surtout pour les enfants. Chaque jour, des familles habitant à la campagne sont obligées de fuir leurs logements et vont généralement se réfugier vers les villes ou la sécurité est garantie grâce à l'armée.

 

Le Burkina Faso victime quotidienne des attaques terroristes

 

Elles se déroulent ainsi : les terroristes arrivent dans un village de campagne et ordonnent aux habitants de partir sous peine de mort. Très souvent, ils tirent sur tout le monde sans exception. Cela leur permet d’exploiter les richesses et de voler les biens du peuple. Souvent les gens s’enfuient dans toutes les directions, principalement les enfants, qui sont ainsi séparés de leurs parents et se retrouvent par après seuls dans la rue, orphelins car leurs parents ont disparu. Ceci est très dangereux pour eux, notamment parce qu’ils sont exposés au recrutement forcé par les groupes terroristes, au viol et aux maladies. Ce genre de situation empêche les enfants d’avoir accès à l’éducation et aux soins médicaux fort coûteux dans le pays. La fuite de cette population rurale mène également à la crise de l’éducation, car les professeurs quittent eux aussi leur territoire à cause des attaques. Les enfants sont donc déscolarisés.

 

Comment le pays en est-il arrivé à une situation aussi critique ? 

En 2014, l’ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, a démissionné le 31 octobre à la suite d’un soulèvement du peuple voulant du changement dans le pays. En effet, le 26 octobre 2014, une grande marche a eu lieu au Burkina Faso, car les gens, lui reprochant de ne pas vouloir écouter les désirs du peuple, ne voulaient plus que Compaoré soit réélu président. Les Burkinabè ont donc incendié le 30 octobre 2014 le siège du parlement et des infrastructures politiques du pays afin de faire part de leur mécontentement au président.

 

Un coup d’état

Après un coup d’Etat en septembre 2022, le 2ème dans la même année, la junte dirigée par Ibrahim Traoré prend le pouvoir du Burkina Faso. Sa politique représente une rupture avec la politique traditionnelle, le système démocratique et les alliances internationales. Âgé de 34 ans, il est alors le plus jeune chef d'Etat au monde. Au Burkina Faso, plus de 50% de la population a moins de 20 ans, donc une concentration sur les intérêts de la jeunesse est primordiale dans le pays.

Les attaques récurrentes de mouvements armés terroristes, principalement dans le nord et l'est du pays, ont continué de faire des ravages. Depuis 2015, ces milices armées ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque 2 millions de personnes (source AFP).

 

L’agriculture, principale ressource des Burkinabais

Outre le terrorisme, le Burkina Faso est un pays qui fait face aussi à des catastrophes naturelles et anthropiques, qui sont dues à l’action de l’homme, notamment les hommes des pays riches à cause de leurs villes très industrialisées. Il y a dans le pays deux saisons majeures : la saison de la sécheresse qui dure environ 7 mois et la saison des pluies qui dure environ 5 mois. C’est un vrai problème pour le peuple que la saison de sécheresse soit plus longue, car 90% de la population vit de l’agriculture et entre donc dans une pénurie alimentaire. « S'il n’y a pas de pluie, il n’y a pas de récolte », « s'il n’y a pas de récolte, il y a la faim » dit Didier Kiénou. En revanche, la saison des pluies peut souvent être très intense à cause des fortes pluies qui créent des inondations. Lorsque les récoltes sont insuffisantes, la nourriture est importée des pays asiatiques. Lors des fortes températures, qui peuvent monter jusqu’à 45°C, il y a souvent des coupures d’électricité dans les villes, mais aussi des coupures d’eau potable pendant 6 jours ou plus dans certains quartiers.

© Initiative Production Burkina Faso. (2023). École bioclimatique du secteur 10 de Koudougou [Photographie] - architecte: DEMANGE David. ONG-D Le Soleil dans la main.