“Pour les entreprises au Luxembourg et au-delà, la question de savoir si la digitalisation aura un impact sur leurs secteurs d’activité ne se pose pas. Nous sommes déjà au cœur d’une dynamique qui s’auto-accélère de plus en plus. La seule question qui reste encore ouverte pour le moment, est de savoir, quand, quel secteur percutera le « mur de la digitalisation » ce qui poussera ses acteurs à se réinventer à 100% s’ils veulent éviter de disparaître. »
C’est par cette thèse marquante, qui se base sur son travail avec les acteurs clés du concept de la troisième révolution Industrielle (TIR) au Luxembourg que le président de l’IMS, Christian Scharff, a ouvert la discussion des participants de la conférence thématique « Head in the cloud ?» La conférence faisait partie intégrante de la 8ième édition du dayCARE et adresse, comme tous les ans, un sujet qui est d’une importance cruciale pour les services des ressources humaines des entreprises Luxembourgeoises et l’orientation des jeunes au Luxembourg. Cette année, le panel qui s’est réuni, le 18 octobre dans les locaux de l’IFSB s’est concentrés sur la question : comment les jeunes et les entreprises arrivent à s’orienter sur un marché de l’emploi qui est de plus en plus dominé par les facteurs et les symptômes de la TIR ?
Animé par Christian Scharff, les représentants des entreprises partenaires du dayCARE Bruno Renders (IFSB), Marie-Hélène Massard (AXA), Aurélie Schleich (Encevo) et Diane Muller-Kneip (KNEIP Communication) ont discuté des conséquences de la révolution digitale sur leurs propres entreprises. Malgré l’issue différent des secteurs, les participants soulignaient uni sono le constat de Diane Muller-Kneip qui a expliqué : « La digitalisation est au cœur de notre travail. » Marie-Hélène Massard racontait comment son entreprise réagit à ce développement tout en prévoyant les intérêts de leurs clients.
Les intervenants du panel ont ensuite élaboré comment leurs entreprises font face aux défis de la Troisième Révolution Industrielle (TIR) et comment ils peuvent en tirer des bénéfices. Les réalités et stratégies de la gestion des ressources humaines et de l’évolution du personnel étaient autant au centre des échanges que les inquiétudes et espoirs que les entreprises relient à la jeune génération.
Les intervenants étaient unanimes sur le fait que la révolution digitale posait des exigences particulières aux collaborateurs actuels mais d’autant plus aux collaborateurs futurs. Ce seront de moins en moins les connaissances techniques sur une méthode ou technique spécifique qui seront demandées. Notamment, chez les universitaires, on se rend compte, que leurs expertises sont souvent dépassées, lorsqu’ils sont diplômés et qu’ils se retrouvent sur le marché du travail.
« Nous ne cherchons pas des experts dans un secteur spécifique. Nous avons besoin de collaborateurs prêts à toujours affronter de nouveaux défis », ajoute Diane Muller-Kneip. Pour Marie-Hélène Massard, ce sont surtout les capacités personnelles des collaborateurs qui lui importent. « Ils doivent pouvoir s’adapter rapidement à de nouveaux groupes de travail et équipes et donner aux processus de travail la dynamique nécessaire. »Tous les conférenciers ont demandé aux jeunes d’être prêts à accepter de nouveaux défis et de rester curieux. « De nombreux jeunes n’ont aucune idée sur les possibilités professionnelles qui existent aujourd’hui », explique Aurélie Schleich. « Chez 60 à 70% des candidats, nous voyons qu’ils ne se sont pas informés sur notre entreprise. » Cette observation est partagée par Diane Muller-Kneip : « Beaucoup de candidats ne savent tout simplement pas ce que nous faisons, c’est ainsi qu’ils sont exclus d’office de la procédure de sélection. »
Parallèlement, la jeune génération peut aussi apporter beaucoup de caractéristiques dont les entreprises ont tant besoin. Si l’on arrive à fidéliser ces candidats à l’entreprise, il est important de créer un équilibre entre les générations, comme l’explique la CEO d’AXA Luxembourg. Bruno Renders, à son tour, constate que : « les jeunes ont du dynamisme, de la curiosité et la compréhension nécessaire pour le monde digital. Les collaborateurs plus âgés ont l’expérience nécessaire pour entamer de nouveaux projets. Les deux pensent malheureusement souvent, qu’ils sont seuls à être la clé de la réussite. Cependant, nous ne pouvons que relever les défis de la TRI si les deux – jeunes et plus vieux – travaillent ensembles. »
C’est justement là que le dayCARE entre en jeu : « Sur ces huit dernières années, durant lesquelles le dayCARE a été organisé nous avons observé, une réorientation fondamentale des stages offerts par les entreprises qui participent au dayCARE. Aujourd’hui, les profils des stages reflètent avant tout la dynamique du marché du travail luxembourgeois telle qu’elle a été décrite par les intervenants et Christian Scharff», explique Frédéric Haupert, directeur de CARE Luxembourg.
Ces dernières années, l’équipe de CARE a pu sensibiliser plus de 16.000 élèves dans les écoles pour ce développement. Dans plus de 1.900 stages, les élèves ont pu eux-mêmes découvrir la réalité des entreprises. « La particularité du dayCARE réside dans le fait que cette journée d’action établie un premier contact entre les jeunes et les entreprises – 80% des jeunes participent pour établir un premier contact avec un potentiel futur employeur. La seule motivation qui est plus importante est la volonté des jeunes, de se montrer solidaire avec les plus vulnérables dans ce monde en mutation. 96% des élèves participent au dayCARE, pour faire une bonne action et soutenir les projets humanitaires de CARE », déclare Frédéric Haupert. Car pour chaque stage occupé, les entreprises font un petit don à CARE. Pour 2017, plus de 30.000 Euros, et depuis la première édition du dayCARE, plus de 200.000 Euros de dons ont ainsi pu être récoltés, avec lesquels CARE a aidé des dizaines des milliers de femmes enceintes et nouveau-nés.